De la gentrification de Marseille dénoncée lors de la manifestation "Marseille, Capitale européenne du logement" en 2008 dont à l’occasion de "Marseille, capitale européenne de la culture 2013" on constate tous les effets de paupérisation, de violence, et de tensions de classe ; à la gentrification des luttes et des moyens de production militants, comme les éditions Agone, un site qui reprend du service au carrefour des luttes.
Suite au départ de 5 salariés puis de deux autres recrutées à leur suite en moins de neuf mois, un certain nombre de membres de l’Association Agone Editeur avaient demandé à être convoqués en Assemblée Générale. Cette AG s’est tenue de façon illégale le 21 septembre sans convocation des membres. Quelques jours auparavant, un salarié membre de l’association, Thierry Discepolo, avait déposé en son nom propre la marque "Agone" à l’INPI. Un référé devant le TGI de Marseille demandant l’annulation de cette AG et la convocation régulière des membres a été plaidé le 25 novembre 2013. Une décision provisoire a été rendue le 15 janvier 2014 déboutant le requérant. Une action au fond devant le TGI de Marseille a été engagée en mai 2014. L’audience a eu lieu le 12 janvier 2016 et le jugement de première instance a été mis à disposition du greffe le 8 mars. Ancienne vice-procureure à Saint-Denis de la Réunion, la juge, sans doute mal-remise du jet-lag entre ses anciennes fonctions et la juridiction civile et incitée à confondre la réalité et la fiction a estimé le prix d’une tarte à la crème à 2000 EUR tout en validant les pratiques esclavagistes de l’Association Agone Editeur. Dans le même temps, une nouvelle salariée totalement rincée au bout de trois ans a elle aussi jeté l’éponge (soit 8 en 4 ans !). La lutte continue !
"Q : Comment jugez-vous la vie intellectuelle française ? Chomsky :Elle a quelque chose d’étrange. Au Collège de France, j’ai participé à un colloque savant sur rationalité, vérité et démocratie. Discuter ces concepts me semble parfaitement incongru."
"La première tâche (...) est sans doute de soumettre à la critique les illusions de la raison et les abus de pouvoir qui sont commis et se commettent en son nom : ceux qui s’indignent à grands cris contre les violences fanatiques devraient retourner leur critique rationnelle contre l’impérialisme de l’universel et le fanatisme de la raison dont la violence aussi implacable qu’impeccable (...) pourrait être au principe, paradoxalement, des formes les plus irréductibles de l’irrationalisme" (Pierre Bourdieu)
"(Georges Marchais) balaie tout cela d’un revers de main : il faut tourner la page ; c’est toi qui a demandé à être déchargé du secrétariat fédéral et tous les camarades qui sont partis l’ont décidé d’eux-mêmes ; la direction a fait ce qu’il fallait ; il ne s’est rien passé d’anormal ; tu dois cesser de voir des problèmes là où il n’y en a pas. Bref tout est en ordre, tout est limpide"
"Mais la leçon est universelle. Subtile ou affirmée, l’autorité empêche la confrontation des idées, éloigne de la recherche des meilleures réponses, provoque des dégâts politiques et humains considérables."
Henri Fiszbin, Les bouches s’ouvrent. Une crise dans le Parti Communiste, avec Maurice Goldring et jean-Jacques Rosat, Grasset, 1980.
Le 6 octobre 2016, c’est exceptionnellement par le train que nous ralliâmes Liège, Capitale de la Vérité (sur la Dette), en provenance de l’Université Catholique de Louvain-La-Neuve, pour assister à la conférence de M. Jean-Jacques Rosat à la librairie « Barricade ». Le train longe la Sambre, un sillon marqué de tous les stigmates de la désindustrialisation, ce qui crée à l’arrivée un certain contraste avec la librairie, dont le nom évoque l’usurpation de tout un passé de luttes par les « classes nouvelles » : ateliers « écrire pour s’amuser », « radicaliser la démocratie », « occuper le terrain/ Espaces verts en péril & mobilisations citoyennes », « Gender mainstreaming et gender budgeting - Deux outils pour avancer vers l’égalité », « Se nourrir autrement à Liège », « Tirelire de l’énergie : Mettre un peu d’argent de côté tout en se formant à la gestion budgétaire et bénéficier d’une formation aux économies d’énergie (et gagner des kits énergies gratuits ) :-) Avec votre argent épargné au bout d’un an (10 réunions) ; vous aurez le droit de bénéficier d’ un éco-bonus » etc.
> suiteET SI SURTOUT la perte de la culture n’était pas achetée au prix de vies humaines ! La moindre d’entre elles, ne serait-ce même qu’une heure arrachée à la plus misérable des existences, vaut bien une bibliothèque brûlée. L’industrie intellectuelle bourgeoise se berce d’ivresse jusque dans l’effondrement lorsqu’elle accorde plus de place dans les journaux à ses pertes spécifiques qu’au martyre des anonymes, aux souffrances du monde ouvrier, dont la valeur d’existence se prouve de façon indestructible dans la lutte et l’entraide, à côté d’une industrie qui remplace la solidarité par la sensation et qui, aussi vrai que la propagande sur les horreurs est une propagande de la vérité, est encore capable de mentir avec elle. Le journalisme ne se doute pas que l’existence privée, comme victime de la violence, est plus près de l’esprit que tous les déboires du négoce intellectuel. Et surtout cet univers calamiteux qui occupe désormais tout l’horizon de notre journalisme culturel.
Karl Kraus, Troisième Nuit de Walpurgis
Selfie naïf du Champ. Collections du Musée de l’Europe & de l’Afrique
Cher Henri Maler,
Nous ne nous sommes croisés qu’une fois je crois. C’était lors d’une des premières réunions d’Acrimed à laquelle j’avais accompagné Pierre Rimbert et Patrick Champagne.
Je vous écris aujourd’hui au sujet de la recension que vous avez consacrée au livre qui défraie la chronique (parisienne) : « Le monde libre ».
Je trouve en effet assez croquignolesque que vous validiez la thèse que tous les médias colportent en contre-bande en s’appuyant sur cet essai, selon laquelle l’involution du Nouvel Observateur, aujourd’hui l’Obs, daterait de ces dernières années. Vous la comparez à celle subie par Libération, que vous situez sous la direction de Laurent Joffrin.
À Acrimed, vous êtes pourtant bien placé pour savoir, l’ayant, comme d’autres et souvent les mêmes, longuement documenté en son temps, que la messe est dite depuis bien longtemps au sujet de Libération et du Nouvel Observateur, accompagnateurs idéologiques zélés de la conversion de la « gauche de gouvernement » au néolibéralisme. Depuis bien longtemps, c’est à dire à peu près au moment où l’auteure du livre entrait au Nouvel Observateur.
À cette époque, je crois aussi me souvenir de l’analyse selon laquelle le surinvestissement dans la « culture » et le façadisme radical-chic étaient bien faits, dans ces journaux, pour accomplir cette mission historique. L’auteure semble pourtant déplorer que « l’équilibre » entre sociale-démocratie néolibéralisée et « radicalité » (les « deux gauches » paraît-il), établi selon elle par Jean Daniel (sans trop s’intéresser à sa fonction idéologique de blanchiment du néo-conservatisme), soit désormais rompu. Et semble affirmer qu’elle a connu un journal « de gauche ». Du point de vue d’Acrimed, cela devrait quand même apparaître un tantinet révisionniste... Ce serait comme dire que le PS a commencé sa mutation au moment où il l’achevait... Et que donc il faudrait revenir à 2012 et non à 1995 ou 1983... Sans compter que l’analyse de Pinto sur le "journalisme philosophique" concluait de façon très précoce aux effets structurellement néfastes de la fusion du journalisme et de l’EHESS, exactement ce que l’auteure présente avec nostalgie comme ce qui a fait la grandeur de son ex-journal...
En fait, je me demande si vous ne jetez pas aux pieds de ce livre tout le capital accumulé de critique des médias, dans un objectif politique à courte vue : en finir avec le PS. Or ce PS-là est mort, et d’ailleurs les rats quittent le navire. Comme le champ politique a horreur du vide, la vraie question est : sous quelle forme va-t-il ressusciter, et quels griots demi-savant nous empêcheront de le reconnaître ? Vous nous aideriez grandement si vous rappeliez « de quoi le Nouvel Oservateur fut le nom », donc ce principe de porte-tournante entre l’Université et le Journalisme, que l’émoi et moi et moi actuel contribue à dissimuler, avec votre renfort. Cela éviterait que ceux qui faisaient le serment, il y a quelques mois, de « ne plus jamais voter PS », ne votent pour son futur équivalent structurel sans s’en apercevoir, lui permettant de parachever son œuvre (comme en Grèce). Ou puissent faire semblant de ne pas s’en apercevoir.
> suiteUne découverte scientifique majeure de Julian Mischi marginalisant politiquement les classes moyennes sans traitement à vie ?
En ces temps d’appels incantatoires à la « convergence des luttes », le laboratoire de Neuneulogie du Collège d’Argein est heureux d’apporter, en guise de contribution, un exemple assez intéressant de « divergence des luttes » au sein de la classe moyenne.
Nous avons en effet malheureusement avec le très lamentable cas des éditions Agone, l’exemple d’un certain nombre d’universitaires qui, se prétendant « de gauche », adhérant pour certains à des partis de gauche et pérorant à travers la France sur les luttes sociales (des autres) et autres « Terrains de lutte » , appellent la police dès lors qu’ils sont personnellement confrontés à un mouvement social, assumant sans vergogne leur fonction de "cadres" ("foutre en l’air le cadre" peut être interprété de différentes façons !). Mieux vaut donc prévenir les militants !
> suite
Nous n’avons pas encore reçu officiellement l’ordonnance rendue par le TGI de Marseille mais elle a été mise à diposition par le greffe. Nous la publierons lorsqu’elle aura été signifiée.
Cette ordonnance nous donne raison en droit sur un point essentiel. Nous n’avons pas démissionné de l’Association Agone Editeur.
> suiteJ’ai moi aussi privilégié l’utilisation de la salle de fitness en en faisant un lieu d’observation privilégié pour l’ethnographie. Le fait de courir sur les tapis ou de passer d’appareil en appareil permettait d’observer, d’écouter les conversations.
Sylvain Laurens, Jean-Jacques Rosat et Philippe Olivera en concert
Sylvain Laurens, directeur de collection putschiste aux éditions Agone, a publié dans une « revue à comité de lecture » comme l’indique la bibliographie qu’il met en ligne, un article au titre ordinairement jargonneux : « Des entre-soi "cosmopolites" aux sociabilités intenses ? Enquête sur l’individualisation paradoxale de la pratique sportive dans un club bruxellois ».
De quoi s’agit-il ? D’une enquête « ethnographique » dans un « club de sport » situé dans le quartier européen à Bruxelles. Il s’agissait d’étudier l’ « entre-soi » des classes dominantes « européennes » « cosmopolites » à Bruxelles dans un « lieu fermé de l’extérieur », en référence aux travaux de Michel et Monique Pinçon-Charlot qui incluent la description des cercles de la haute-bourgeoisie française comme l’Union Interalliée ou le Jockey Club.
En nous donnant ainsi pour objet un club de loisirs et de sport, notre intuition préalable était qu’une observation participante au sein de l’Omnium Club viendrait peut être fournir un regard nouveau sur notre objet, en pénétrant un de ces entre-soi où fructifie un capital social susceptible d’être réexploité dans le cadre des relations professionnelles.
> suite