De la gentrification des villes à la gentrification des luttes

« Proposer des œuvres capables de structurer des résistances à la pensée dominante »

dimanche 15 septembre 2013 par bendyglu

Par une ancienne salariée

Ces dernières années, les éditions Agone se sont toujours positionnées comme une maison d’édition qui mettait en pratique les idées défendues dans ses livres. Le maître-mot est résistance : résistance intellectuelle, résistance à l’autorité, résistance aux préjugés de classe. Cette résistance a été piétinée quand les arguments de la direction (autant appeler les choses par leur nom, même dans une entreprise égalitaire) ont été : « si vous n’êtes pas avec moi, vous êtes contre moi », ou « si vous n’êtes pas d’accord avec moi, c’est que vous n’avez pas compris » et la dernière, posément énoncée devant de bons intellectuels aussi bien sociologues que philosophes – ceux-là même qui continuent à utiliser la belle bannière Agone – : il est impossible de ne pas être d’accord avec le directeur éditorial puisqu’il nous livre le fruit de réflexions et analyses qu’il est le seul à pouvoir exprimer ainsi puisqu’il passe tant de temps à lire et à analyser le monde tel qu’il est, et avec tous ces travers. Les salariés n’ont donc qu’à s’en remettre à son jugement éclairé et à ne plus exprimer de contestation. Et là, tout a été clair. Pour cinq salariés, Agone n’était plus. Sans plus aucun moyen de s’exprimer, ni même de réfléchir, ces salariés ont tiré leur révérence. La pensée dominante aura eu raison encore une fois des résistances.

Paru sur le forum de Mille Babords, le 18 août 2013


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