De la gentrification des villes à la gentrification des luttes

Viol en réunion des libertés publiques qui n’existent pas aux éditions Agone

dimanche 22 septembre 2013 par bendyglu

"- Je suis peut-être trop gentil… mais je pense qu’ils croient qu’ils doutent, je pense qu’ils sont convaincus qu’ils doutent. Ils ne cessent pas de parler en philosophes. (...). En fait, ce sont des porte-parole de l’ordre établi qui, par manque de réflexion, par précipitation, par conformisme, parce qu’ils se voient toujours entre eux (ils sont tous d’accord… ils sont bien dans cette espèce de guimauve morale)."

Pierre Bourdieu, Chroniques Hebdo, Radio Libertaire, 1er mars 2001

Le vendredi 20 septembre 2013, un rassemblement s’est tenu devant le siège de l’association Agone Editeur. Des membres historiques de l’association et leurs soutiens suspectaient en effet que malgré les rappels à la loi, sans parler de la « décence commune », l’Assemblée générale annuelle allait se tenir illégalement ce jour en violation des libertés publiques et du « bloc de constitutionnalité » : soit trois fois rien, puisque l’existence en est déniée par les brillants académiciens désormais directeurs de collection chez Agone (dans le même temps, M. Jean-Jacques Rosat, seul face à l’inquisition constructiviste radicale, affirme courageusement l’existence des montagnes en ce début de XXIème siècle.) Un grand nombre de membres de l’association, sans doute une majorité, n’y avaient en effet pas été convoqués, et cela malgré leur demande exprimée par lettre recommandée avec accusé de réception au cours de l’été, puis par téléphone. Et enfin de vive voix ce 20 septembre 2013.

Une toute nouvelle salariée non encore remerciée, quittant les locaux en cette heure matinale, ayant assuré que rien ne se passerait rue des Héros, des membres historiques de l’association non convoqués se sont alors déplacés devant le domicile privé de leur salarié, M. Thierry Discepolo, où il s’avéra que des membres récents de l’association venus de Paris se réunissaient.

Sommés de communiquer le lieu et l’heure de l’AG, ces derniers répondirent qu’ « il n’y avait pas d’AG de prévue » et se barricadèrent au 6ème étage.

Alain Guénoche, juriste et critique d’art

C’est aussi la réponse que fit Alain Guénoche, Pt de l’association, aux sympathisants s’inquiétant par email de l’imminence d’une violation sauvage des libertés publiques par une maison d’édition « au service des luttes » :

« Chers bouquinistes, enseignant et libraire,

Vous adoptez, me semble-t-il, une position unilatérale, clamée par un parti partisan, qui manque cruellement d’objectivité.

D’abord, il n’y a pas d’AG de l’association Agone Editeur le 20/9/13 . D’où sortez vous cette date ?

De gens qui ne font plus partie de l’Association, mais qui ont entendu dire ... Nous avions évoqué cette date à un moment et puis ils sont tous partis et ils ont tous faux ! 

(...)

Alain G(uénoche), Président de l’association » (c’est nous qui soulignons.)

Notre illustrissime Président à vie s’inquiétait par contre auprès des mêmes correspondants au sujet de l’exposition d’affiches de Canal Encre Rouge se tenant actuellement sur la voie publique à Marseille.

« des affiches qui appellent à la dénonciation (pas encore au pogrom) ? Cela ne vous rappelle rien ? »

Notons que ces affiches « dénoncent » (des faits) mais n’appellent à aucune « dénonciation ». Nous conseillerions à notre Président à vie de contacter sa caisse de retraite afin de participer à un stage de remise à niveau dans différents domaines : le droit associatif et la maîtrise des mots qui ont un sens (comme « pogrom » par exemple), compétences minimales pour diriger le bureau d’une association qui publie des livres, selon certains avis autorisés, dont nous ne sommes manifestement pas. Une connaissance du droit du travail serait un plus.

M. Guénoche avait déjà signalé ses talents dans un email à un des membres de l’association (qui n’en font donc pas partie du point de vue de l’objectivisme radical) qui avait tenté d’attirer son attention sur quelques dysfonctionnements, certes mineurs, obtenant cette réponse qui frappe par son objectivité (radicale) :

« B. (pour des raisons de sécurité, le prénom a été remplacé par une initiale, NDE), Nous avons passé une agréable soirée, au cours de laquelle tu voulais nous avertir de l’autorité (abusive selon toi) du "directeur éditorial" et de son dirigisme peu démocratique à tes yeux. Nous t’avons répondu "on le sait et on s’en fout" parce que sans lui (et quelques autres) la revue et les éditions Agone n’existeraient pas. Nous avons aussi ajouté "on n’y peut rien", car nous n’avons aucun pouvoir de décision, et c’est très bien comme ça ».

Ce qu’on appelle, en droit, un homme de paille et fier de l’être.

Les manifestants ont alors déployé un stand de vente à prix libre de livres des éditions Agone devant le bâtiment, qu’ils ont tenu toute la journée, au grand étonnement des directeurs de collection de livres de gauche qui apparemment n’ont aucune connaissance des pratiques habituelles des mouvements sociaux (ce qui valut un déboire pâtissier à l’un d’entre-eux lors de sa pause de midi.) Ils étaient munis de masques faisant référence à La Ferme des animaux de Georges Orwell (les masques du cochon et des chiens de garde n’ont pas été retirés par leurs destinataires.)

C’est vers 18 heures que les membres réunis au domicile du salarié qui se prend pour le patron de l’association sont finalement sortis, refusant tout dialogue avec les autres membres qui n’existent pas et n’ont jamais existé, qui, malgré ce handicap ectoplasmique, les ont alors suivis dans Marseille, toujours munis de leurs masques, afin de participer eux aussi à l’AG qui n’avait pas lieu. Cette promenade surréaliste allait durer plus d’une heure trente. Les directeurs de collection parisiens errèrent ainsi dans Marseille en suivant des indications envoyées convulsivement par texto par son altesse l’Organe Suprême des éditions Agone, tentant de décourager les suiveurs de les suivre par diverses manœuvres dilatoires.

Une enquête sociologique de Bernard Henri Laurens sur les "choses de l’ordre"

Jusqu’à ce que M. Sylvain Laurens (EHESS), nouveau directeur de la collection l’Ordre des Choses (c’est le cas de le dire, les « Choses de l’ordre » auraient en effet mieux convenu à l’esprit de la maison d’édition d’avant sa gentrification), tente de porter plainte au commissariat de Noailles pour « suivisme », si on comprend bien (il est clair que si ce délit existait, la face de la société en serait changée.) Thierry Discepolo, « bien connu d’une partie du monde militant », qui s’était rapidement séparé des autres en rentrant subtilement dans une pharmacie, l’y avait précédé pour, comprit-on, faire protéger sa décence commune de vendeur de livres de gauche par la maréchaussée. Malheureusement, le « sociologue » qui s’attendait sans doute à ce que les forces de l’ordre des choses lui déroulent le tapis rouge ignorait tout des choses de l’ordre, et une longue attente commença, tandis que ses collègues poireautaient de façon croquignolesque sur le trottoir en attendant de nouvelles instructions électroniques et dans la crainte d’attentats pâtissiers (qui n’eurent pas lieu, malgré la beauté de la cible, preuve de retenue s’il en est). Ils persistèrent à refuser d’entrer en communication avec les autres membres de l’association par la voie du langage dont certains des protagonistes de cette farce se piquent pourtant de la théorie, ou de répondre aux questions d’un cinéaste militant dont le film Les Indésirables de la Rue de la République avait été publié par Agone Canal historique (non sans que les exemplaires excédentaires du DVD accompagnant la revue soient vendus sous le manteau sans aucune rémunération pour l’auteur qui avait offert son travail par militantisme et amitié pour le rédacteur en chef de la revue, compagnon de luttes). Respectant ainsi sans doute strictement les consignes du directeur éditorial, tout maître de conférence au Collège de France, chercheurs à l’INRA ou au CNRS qu’ils fussent.

Vers 19h30, les membres qui n’existaient pas de l’association qui est une entreprise estimèrent que l’AG ne se tiendrait pas étant donnée l’heure avancée qui ne pouvait figurer sur les convocations non reçues pas plus que le nouveau lieu improvisé de cette réunion. Ils abandonnèrent donc le sociologue Bernard Henri Laurens à son enquête sociologique sur la pratique du guichet au commissariat de Noailles et l’hypnotiseur à son téléguidage d’académiciens parisiens dans les rues de Marseille. Jean-Jacques Rosat avait, quant à lui, déjà disparu dans un taxi vide dont il descendit sans doute sur les lieux de l’AG qui n’existait pas, en bonne logique.

Ce n’est que tard dans la soirée que l’AG qui n’existait pas réapparut subitement, sous la forme d’un écriteau scotché sur le volet du 20, rue des Héros.

« Etant données les intimidations subies par les membres des éditions Agone et afin de garantir la bonne tenue de l’AG de l’association et la sécurité de ses membres, nous avons dû changer l’heure et le lieu du rendez-vous. Merci d’appeler le 06XXXXXX. »

Largement mis en garde par les membres historiques de l’association, les récents adhérents, notamment MM. Sylvain Laurens (EHESS), Etienne Pénissat (CNRS), Julian Mischi (INRA) et Philippe Olivera auxquels s’ajoute Jean-Jacques Rosat (responsable publications au Collège de France) à l’initiative de M. Thierry Discepolo (auteur, directeur de collection, graphiste, chargé de com, plombier, cuisinier, diffuseur, chauffeur-livreur , libraire, subventionneur, traducteur, correcteur, maquettiste, aiguilleur du ciel des idées aux éditions Agone mais surtout salarié à vie de l’association) et du bureau (Alain Guénoche, Denis Becquet et Jacques Vialle) ont violé les libertés publiques et la loi de 1901, le vendredi 20 et le samedi 21 septembre 2013, par la tenue d’une AG illégale dont le lieu et l’heure ont été dissimulés aux membres par tous les moyens.

Cette Assemblé Générale est donc nulle et non avenue.

Merci d’appeler le 06XXXXXX.

Il est utile de protester et de demander la convocation d’un AG extraordinaire avec tous les membres de l’association :

Alain Guénoche guenoche@iml.univ-mrs.fr Jacques Vialle vialle.j@free.fr Denis Becquet denis.becquet@univmed.fr

Auprès des directeurs de collection qui sont complices de ce coup de force :

Etienne Pénissat Jean-jacques Rosat Julian Mischi Sylvain Laurens

envoyez une copie à presse@europa-museum.org


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