"Pressions physiques et agressions dans la rue" ?
vendredi 4 octobre 2013 par bendyglu
« Dans ce monde de la culture où tout le monde semble avoir peur de tout, on donne très vite l’impression de n’avoir peur de rien… » Thierry Discepolo (entretien à propos de son livre "La trahison des éditeurs")
Dans un communiqué croquignolesquement non signé envoyé à toute la liste de diffusion des éditions Agone car le ridicule ne tue pas, Thierry Discepolo dénonce parmi d’autres horreurs qui feraient avaler son prompteur à David Pujadas :
(des) pressions physiques et agressions dans la rue : ainsi le vendredi 20 septembre, une partie des membres des éditions Agone ont été harcelés et insultés sans relâche dans les rues de Marseille par une douzaine de personnes, dont certaines cherchaient seulement à pousser à l’affrontement
Rappelons que les mis en cause,membres de l’association Agone Editeur, n’avaient pas été convoqués à l’AG, survenant après 7 ruptures de contrats de travail de salariés membres, et cela malgré lettres recommandées et conférence de presse.
Un stand de livres devant le domicile du salarié chez lequel certains membres récents s’étaient retranchés pour un séminaire délocalisé pour cause d’appel à rassemblement devant le siège d’Agone Editeur s’était tenu toute la journée du 20 septembre sans que la date, le lieu et l’heure de l’AG ne soient communiqués par les impétrants malgré la demande des présents, par moment aux cris de "Responsabilité des Intellectuels".
A leur sortie, les membres d’Agone canal académique ont donc été accompagnés pacifiquement dans les rues de Marseille, seul moyen de faire constater la tenue illégale de cette AG déniée en un lieu et une heure secrètes.
On tenta de s’en expliquer avec notamment les grands intellectuels Etienne Pénissat (ENS/CNRS) et Jean-Jacques Rosat (Responsable des publications au Collège de France) qui nièrent une nouvelle fois l’existence de cette AG à laquelle ils étaient convoqués.
Au nom de "l’objectivité et la vérité" ?
Le communiqué cité précise que l’AG s’est effectivement tenue le 21 septembre, soit en un autre lieu et à une autre date que ceux prévus, ce qui est illégal, d’où la nécessité d’invoquer "la nécessité d’assurer la sécurité de nos membres" (pourquoi pas la menace terroriste ?) en mentant si nécessaire comme un arracheur de "décence commune" et en tentant de déposer une plainte au commissariat de Noailles pour accréditer ce mensonge. Et en invoquant la violation du "droit à l’image" pour tenter que des éléments de preuves, comme cette vidéo, ne puissent être versés au dossier.
Tel est l’"objectivisme radical" promu par un Jean-Jacques Rosat : un objectivisme qui ne peut s’appliquer qu’après avoir, comme dans 1984 , éliminé tous les faits gênants. Alors qui est le plus totalitaire, le sceptique radical qui doute de l’existence des montagnes, ou celui qui tente de les faire physiquement disparaître ?
Daniel Mermet : Pensez-vous que la science a besoin d’être défendue, comme le suggère Jacques Bouveresse ?
Noam Chomsky : La question est tellement absurde que je n’arrive même pas à l’envisager. Pourquoi la tentative de découvrir la vérité sur le monde aurait-elle besoin d’être défendue ? Si quelqu’un ne se sent absolument pas concerné, il peut tenir les propos suivants : « Je me moque de ce qui arrive dans le monde, je me moque de ce qui arrive aux gens, je me moque de savoir si la lune est faite en fromage vert, je me moque de savoir si les gens souffrent et sont tués. Je m’en moque éperdument, je veux juste aller boire un verre et me sentir bien. » Mais celui qui rejette cette position – celui qui dit : « Moi, ça m’intéresse de savoir si la lune est faite en fromage vert, ça m’intéresse de savoir si les gens souffrent, ça m’intéresse de savoir si on peut faire quelque chose pour les aider » – celui-là n’a rien à défendre. Et, pour avancer dans cette voie, il va évidemment chercher à comprendre les faits, à comprendre le monde. Cette position n’a pas besoin d’être défendue.
bendyglu
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