De la gentrification des villes à la gentrification des luttes

Etape de Vias (Hérault) : La Révolte des cabaniers

mardi 18 novembre 2008

LA "RÉVOLTE" DES CABANIERS DE VIAS, AU SUD DE BÉZIERS

"Là, c’est la révolte. Si ça continue comme ça, ça va péter", assure Jean-Claude Charbonnier, le président d’une association de défense de "cabaniers" qui ont installés des mobile homes à l’année à Vias, au sud de Béziers, et qui sont sommés par la justice de les déplacer.

"Y’a 500 cabaniers qui sont passés devant le tribunal. Ils ont tous été condamnés à enlever leurs mobil homes, sauf deux d’entre eux. Y’en a qui vont devoir payer 75 euros d’astreinte journalière s’ils ne dégagent pas", pour se mettre en conformité avec les règles d’urbanisme, tempête le président des "Robinson Crusoé". "Moi j’ai dit au préfet +si vous ne donnez pas les autorisations+, ça va péter". La Côte Ouest de Vias est une zone d’environ 330 hectares, entre Méditerranée et canal du Midi, au sud de Béziers. C’est là que quelque 3.500 parcelles ont été découpées dans ce qui était il y a une trentaine d’années des terres agricoles.

Au début des années 80, le site s’est couvert de caravanes, puis, petit à petit, de mobile homes, agrémentés de terrasses. L’eau et l’électricité ont été branchées, des fosses septiques installées, "le tout avec les autorisations ou les agréments nécessaires" de la mairie de Vias, assure le vice-président des Robinson Crusoé, Serge Walylo. Aujourd’hui, les jardins, clôturés, regorgent de lauriers en fleurs. Des mobile homes sont devenus des installations fixes, certaines occupées à l’année. Mais "depuis 2005, c’est une véritable chasse aux sorcières", dit Serge Walylo. Près de 1.000 procès verbaux ont été dressés contre les propriétaires qui ne respectent pas les règles d’urbanisme. Pour crier leur ras-le-bol et dire "non aux expulsions", les Robinson Crusoé ont organisé une manifestation devant la sous-préfecture de Béziers, mardi, date à laquelle démarraient les premières astreintes financières. Le sous-préfet Bernard Huchet se défend de vouloir expulser les cabaniers. Malgré les condamnations, "ils restent propriétaires de leurs parcelles", précise le préfet, qui entend seulement que les modes d’occupation des terrains "reviennent dans le droit".

Or les textes précisent que les habitations mobiles ne peuvent rester de façon permanente sur les terrains : elles ne sont tolérées qu’entre le 15 mars et le 15 septembre. Déplacés, les mobile homes ne pourraient pas revenir sur la Côte Ouest : une loi de 2007 stipule en effet que les mobile homes ne peuvent être installés en zone isolée. Seule solution : que la Côte Ouest soit classée "parc résidentiel de loisir". Impossible, rétorque la sous-préfecture, car incompatible avec le plan de prévention du risque inondation de Vias. Reste la solution de la caravane installée aux dates légales.

Cet imbroglio juridique provoque la colère des cabaniers, qui ne voient pas pourquoi la justice s’attaque à eux et pas aux campings tout autant exposés au risque inondation, selon eux.

Ils exigent "l’arrêt des procédures" à leur encontre, "que les décisions de justice ne soient pas appliquées et qu’une commission de travail soit mise en place pour légaliser cette Côte Ouest".

Article de l’AFP du 28/07/08


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