J’ai été une bonne petite soldate du travail, comme tant d’autres. À travailler avec soin et application, y compris et surtout quand on ne trouve pas de sens ou de joie dans ce que l’on fait l’essentiel de notre temps de veille. On progresse, on s’améliore. On grimpe les échelons et on est content, parce qu’on le mérite, comme une grosse médaille en chocolat.
Nous sommes tous de bons petits soldats bien disciplinés. On fait nos heures. On accepte les compressions humaines dans les transports en commun, les petits chefs aigris, d’en être un soi-même à son tour. On joue le jeu. À fond. Tout le temps.
Jusqu’au jour où ça casse.