Tout paraît en général calme, bon-enfant, serein. Mais la violence du management moderne se révèle rarement dans la présentation et la façade commerciale, au contraire, puisque le spectacle de l’harmonie en est son garant. Elle sévit donc dans un entre-deux, dans les injonctions, les menaces, infligeant souffrances et « burn-out », révélés au détour d’un témoignage anonyme ou de celui qui, parti, exprime tout ce qu’il a vécu et ne pouvait plus garder pour lui seul. Aujourd’hui, des libraires de « la plus grande librairie de plain-pied d’Europe », sise à Bruxelles, là où les politiciens belges et autres personnages médiatiques vont faire leurs emplettes le dimanche, nous révèlent ce qui se cache derrière la couverture.
Ce 23 juin (2016), la condamnation de Causette pour harcèlement moral vient d’être confirmée en appel. En première instance, les éditions Gynethic, la société éditrice de Causette, avaient été condamnées par les prud’hommes à payer plus de 40.000 euros à une ancienne employée, dont 10.000 euros pour harcèlement moral.
Deux autres anciennes salariées de Causette ont saisi les prud’hommes pour, entre autres, des faits de harcèlement moral.
BuzzFeed News a pu interroger onze anciennes salariées, dont six ont accepté que leur nom ou leur prénom figure dans l’article.
Si elle reconnaît des erreurs de management, la direction du magazine nie tout harcèlement moral.
Toutes ses entreprises sont hyper innovantes quand il s’agit de disrupter la terre entière ou d’uberiser le boulot des autres, mais quand il s’agit de faire de l’argent on revient aux bonnes vieilles recettes : On fait travailler la main d’œuvre la moins coûteuse et la plus qualifiée disponible sur le marché (ici des stagiaires) et on la paye le moins possible sans leur assurer non plus une sécurité de l’emploi (toute relative).
Sur ce volet, nos chères entreprises innovantes ont su connaitre leurs limites et admettre que le vieux modèle exploitant/exploité à la papa, ça peut parfois être pas mal. C’est vrai quoi, on ne va pas non plus TOUT révolutionner.
D’ailleurs je parie que vilipender les lourdeurs administratives de ce vieux pays qu’est la France ne les empêchera pas de toucher deci-dela des aides bien interventionnistes comme le CIR, mais bon là je suppose que ils sont bien obligés, “sinon ils ne s’en sortent pas”. C’est quand même vachement bien pensé. Investissement et innovation
Vous voulez que votre startup soit innovante, vous y croyez à mort, et pourtant vous ne pouvez pas vous empêcher de ne pas investir dedans. Oui vous allez investir l’argent de papa et maman, ou 20000€ de prêt bancaire, mais ensuite vous allez vous reposer sur un montant équivalent (ou souvent supérieur) de main d’œuvre gratuite.
En quoi un étudiant de dernière année devrait “investir” dans votre startup en donnant sa force de travail ? Investir est bien entre guillemet car il n’obtiendra qu’un bien léger retour sur investissement.
Et surtout, surtout, surtout… Vous ne “hackez” rien, vous ne “révolutionnez” rien. Fermez bien vos gueules.
Travail à distance sur écran, absence ou presque de cotisations sociales sous le régime des AGESSA, le régime des droits d’auteur permet aux éditeurs d’externaliser l’essentiel du travail de préparation de textes, bien avant l’uberisation...
Voici les témoignages de salariés de l’agence d’accueil City One travaillant ou ayant travaillé en sous-traitance pour la Cinémathèque Française, ainsi que d’employés en interne, témoins des faits exposés et solidaires des agents d’accueil.
Dossier. Ils sont claniques, accordent une importance démesurée à la hiérarchie, ignorent la notion de partenariat et passent des heures à débattre, juste pour le plaisir. Enquête autour de ces chefs français qui crispent les Suisses.
ou Petite victoire des (ex-)travailleurs de la chaîne de librairies La Central en Espagne
Pour celles et ceux qui aiment fureter dans les librairies, difficile de passer à côté de « La Central » à Barcelone. Une première librairie ouvre en 1996, puis plusieurs autres dans la foulée, dont une à Madrid, faisant en quelques années de La Central une des grosses chaînes de librairies du pays. Elle compte aujourd’hui plus de cent vingt salarié·e·s et possède un fonds énorme, avec un accent particulier mis sur les sciences humaines et les ouvrages en langues étrangères, et une image progressiste savamment entretenue.
Peu après les premiers textes parus sur Enoga, nous avions échangé avec une de ses anciennes libraires. Interpellée par nos récits revenant sur nos départs d’Agone, elle nous témoignait son soutien tant le parallélisme y était frappant avec sa propre expérience. Elle nous décrivait alors un quotidien à La Central fait de harcèlement moral de la part de la direction, d’une grande souffrance psychologique, de conditions de travail difficiles, d’un turnover important avec des collègues qui partent broyés un par un, un discours officiel gauchisant et une pratique de patron voyou, etc. Bref, l’enthousiasme initial vite douché puis les doutes, la souffrance, et la difficulté à quitter la structure pour bien des raisons (psychologiques, financières, etc.). Puis, enfin, la libération après le départ…
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De la servitude involontaire
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