"Si ce travail politique que nous essayons de faire est utile, c’est que le mouvement social est encore plombé par l’effet du titre scolaire, de l’autorité scolaire, de l’autorité académique. Dans les entretiens réalisés pour La Misère du monde, on découvre que les gens aujourd’hui, les pauvres ne se sentent pas simplement des malheureux, etc. ; ils se sentent « cons » ! Tout le système est fait pour identifier la réussite à l’intelligence : les start-up, l’internet, etc. Il y a les intelligents qui ont accès à la science, etc. et les pauvres « cons » qui sont au chômage. On vous dit sans arrêt, il faut avoir des titres scolaires pour ne pas être au chômage, ce qui n’est pas faux ! C’est statistiquement vrai, mais ces faits n’impliquent nullement une justification de l’ordre établi."
"Il faut se méfier des savants et se méfier de la science, et on le fait mieux si on a les savants avec soi. Mais il faut savoir que pour eux, ce n’est pas facile. Il y a un coût à payer. Un type comme Cordonnier paie cher. Il y a des gens qui sont beaucoup moins bons que lui en économie, et qui pourront ricaner et dire : « T’as vu le bouquin de Cordonnier ? » Ils ont besoin d’être reconnus, d’être respectés. Et c’est ce respect qu’ils mettent en jeu."
Pierre Bourdieu, Chroniques Hebdo, Radio Libertaire, 1er mars 2001
À l’occasion de la parution de la traduction d’Une vie en lettres, recueil de lettres d’Orwell, un libraire parisien présente ainsi la rencontre avec Jean-Jacques Rosat qui aura lieu le 3 octobre :
À l’occasion de la sortie du magnifique volume Georges Orwell, une vie en lettres (1903-1950), ed. Agone, nous recevrons Bernard Hoepffner traducteur et orwellien en diable ainsi que le directeur de la collection (et tout aussi orwellien) Jean-Jacques Rosat.
Si l’on doute grandement que Bernard Hoepffner soit "orwellien", c’est par contre tout à fait exact de Jean-Jacques Rosat qui est même orwellien au carré. Car si O’Brien confiait à Winston un livre décrivant à peu près justement le fonctionnement de la société de 1984 pour mieux le tromper, c’est carrément avec 1984 sous le bras que Jean-Jacques Rosat a torturé toute l’équipe d’Agone pour essayer de leur faire admettre que 2+2 = 5 et l’infaillibilité épistémo-papale de Little Brother.
Sa contribution à la double-pensée méritait d’ailleurs d’être mieux connue, en voici donc un échantillon.
Au catalogue en ligne des éditions Agone, on a la surprise de découvrir proposée au chaland une réédition de "Corps et âme. Carnets ethnographiques d’un apprenti boxeur" du sociologue Loïc Wacquant. L’ouvrage passerait de la collection "Mémoires Sociales" (dont la direction a été abandonnée par Charles Jacquier victime d’un ultimatum Bushien du type "avec moi ou contre moi" en septembre 2013) à la collection "L’ordre des choses".
Étant données les relations exécrables entre l’auteur et Thierry Discepolo (dont on soupçonne que contrairement à ce qui a été soutenu à l’époque, les raisons sont peut-être moins éditoriale qu’inavouables : on a en effet fini par se faire à l’idée que les cris de vierge outragée du "directeur éditorial" cachent systématiquement de petits arrangements avec la "décence ordinaire"), il y a de quoi s’étonner.
Vérification faite, cette réédition... n’existe pas ! L’ISBN correspond à la dernière réédition connue (2002) et on chercherait vainement un autre ouvrage au catalogue des libraires.
Cette fausse édition a donc sans doute pour seul but d’utiliser la renommée de Loïc Wacquant pour rehausser la collection dirigée (?) par Sylvain Laurens, Étienne Pénissat et Julian Mishi pour mettre en confiance le consommateur et attirer d’éventuels auteurs.
Toutes les impostures commerciales sont donc désormais permises.
J’ai moi aussi privilégié l’utilisation de la salle de fitness en en faisant un lieu d’observation privilégié pour l’ethnographie. Le fait de courir sur les tapis ou de passer d’appareil en appareil permettait d’observer, d’écouter les conversations.
Sylvain Laurens, Jean-Jacques Rosat et Philippe Olivera en concert
Sylvain Laurens, directeur de collection putschiste aux éditions Agone, a publié dans une « revue à comité de lecture » comme l’indique la bibliographie qu’il met en ligne, un article au titre ordinairement jargonneux : « Des entre-soi "cosmopolites" aux sociabilités intenses ? Enquête sur l’individualisation paradoxale de la pratique sportive dans un club bruxellois ».
De quoi s’agit-il ? D’une enquête « ethnographique » dans un « club de sport » situé dans le quartier européen à Bruxelles. Il s’agissait d’étudier l’ « entre-soi » des classes dominantes « européennes » « cosmopolites » à Bruxelles dans un « lieu fermé de l’extérieur », en référence aux travaux de Michel et Monique Pinçon-Charlot qui incluent la description des cercles de la haute-bourgeoisie française comme l’Union Interalliée ou le Jockey Club.
En nous donnant ainsi pour objet un club de loisirs et de sport, notre intuition préalable était qu’une observation participante au sein de l’Omnium Club viendrait peut être fournir un regard nouveau sur notre objet, en pénétrant un de ces entre-soi où fructifie un capital social susceptible d’être réexploité dans le cadre des relations professionnelles.
J’informe par la présente le bureau et les membres que notre salarié, Thierry Discepolo, a déposé en son nom propre la marque "Agone" à l’INPI, tentant ainsi d’en spolier notre association Agone Editeur.
No National : 13 4 033 040
Dépôt du : 17 SEPTEMBRE 2013
à : 92 INPI - DÉPÔT ÉLECTRONIQUE
M. Thierry DISCEPOLO
Mandataire ou destinataire de la correspondance :
M. Thierry DISCEPOLO
Classe No 41 : publication de livres ; publication électronique de livres et de périodiques en ligne ; micro-édition.
J’appelle tous les membres de l’association à prendre toutes mesures nécessaires pour préserver le patrimoine de l’association des intérêts particuliers.
Benoit EUGENE Membre de l’association Agone Editeur.
Cette lettre étant à ce jour restée sans réponse, nous la rendons publique.
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Impostures intellectuelles
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