« L’ouvrier des Trois Glorieuses chaloupait derrière les barricades et se foutait des professeurs ; il les acceptait dans ses rangs avec gentillesse, mais comme simples soldats. Maintenant, dès qu’il en apparaît un, on lui a appris à en baver et à se mettre au garde-à-vous. Il a confié les destinées de sa classe à quelqu’un qui n’en est pas et qui lui apprend tout de suite à douter. On le fait aller à l’école quand il est bien plus savant avec son instinct. Avant-même de s’être affranchi des maîtres dont il veut se débarrasser, il s’en est donné de nouveaux qui ne valent pas plus que les premiers. Il ne ne peut plus se libérer que par personnes interposées, c’est à dire qu’il ne peut plus se libérer du tout. De là toutes les interprétations du mot liberté, à quoi on lui dit de réfléchir et où il est comme une poule qui a trouvé un couteau. Comme il n’y comprend rien, il ne peut plus être généreux. C’est tout un profit pour ses chefs dont il fait l’établissement au lieu de s’établir lui-même. »
Jean Giono (Voyage en Italie, 1954)
Illustration : Instabilité mémorielle aux éditions Agone
Le Tracteur savant accueille Jean-Jacques Rosat, maître de conférences au Collège de France, pour une rencontre autour de George Orwel (« Une Vie en lettres, correspondance (1903-1950) », vendredi 30 janvier de 18 heures à 19 h 30, dans la salle Prieur Mage de la mairie.
Question bleue envoyée par Philippe Olivera de Brest :
Où George Orwell a-t-il écrit « Le Quai de Wigan », son livre-reportage sur la classe ouvrière anglaise, et « Hommage à la Catalogne », son livre-témoignage sur ses six mois de guerre d’Espagne dans une milice révolutionnaire antifranquiste ?
JJ. Rosat : Dans le vieux cottage-épicerie sans confort d’un petit village isolé de la campagne anglaise, Wallington, où il s’est installé avec sa femme sitôt marié.
Bonne réponse ! :
Et maintenant le super banco. Super, Super, Super !
Question envoyée par Alain Guénoche depuis les Quartiers Sud de Marseille
Où a-t-il écrit « 1984 » ?
Dans une ferme face à la mer, tout au bout de l’île de Jura, dans les Hébrides, en Ecosse. Il s’y est installé avec son fils de 2 ans, après la mort de sa femme. Le premier voisin est à près de 3 kilomètres, le téléphone et le magasin le plus proches à plus de 30. Il plante, il sème, il pêche, il chasse, il a quelques animaux : des vaches, un cochon, bientôt un cheval de trait...
Bonne réponse ! Jean-Jacques Rosat repart au Collège de France avec un abonnement à la Revue "Rationalité et Vérité en Aveyron" ! On l’applaudit bien fort !
George Orwell, « Une Vie en lettres, correspondance (1903-1950) », traduit de l’anglais par Bernard Hœpffner, préface de Marie Hermann et Jean-Jacques Rosat (Agone 2014). Cette conférence sera suivie d’un débat.
A l’issue de la rencontre, un petit verre de l’amitié sera offert par Le Tracteur savant (Jean-Jacques Rosat ?). Entrée libre.
Plus d’infos sur www.letracteursavant.fr
Librairie Le Tracteur savant, 13, rue Saint-Angel à Saint-Antonin-Noble-Val, té.l 07 82 55 72 27, e-mail : letracteursavant@gmail.com
source : La dépêche
PS (sic) : il est évident que transformer kitchissimement Orwell en intellectuel néo-rural pour vendre des livres aux militants (ou plus réalistement aux résidents secondaires ou péri-toulousains ++ cœur de marché dans le coin) dans les campagnes, c’est un peu comme transformer Rosa Luxemburg en héroïne verte-rose... (ajout : au sujet de cet article du CCI en référence, précisons que l’auteur de ces lignes n’est pas léniniste mais trouve l’argumentation convaincante et souligne que l’expérience d’Agone suggère qu’un léniniste au carré comme un Orwellien au carré a tout intérêt à faire profession d’anti-léninisme pour auto-persuader ses camarades de parti anti-léninistes qu’ils s’autogèrent dans le temps où ils se font embrouiller par O’Brien qui a besoin de leur force de travail et de caution anti-autoritaire à l’autoritarisme.)
Ajoutons qu’Orwell avait confié à sa dernière épouse qui servit de modèle à la Julia de 1984 la mission de tenir les petits biographes à l’écart de ses papiers privés. Il aurait certainement adoré cette manifestation "Orwell à la ferme" à Saint Antonin Noble-Val...
Les bruits qui couraient sur Discepolov devenaient de plus en plus graves. On se mit à se demander quel oiseau était donc ce Discepolov et d’où il pouvait bien venir. Des racontars surgirent, tous plus sinistres et fantastiques les uns que les autres. L’inquiétude s’insinua dans les cœurs. Les téléphones se mirent à sonner. Les consultations commencèrent. La Commission de Construction appela la Commission de Surveillance ; la Commission de Surveillance le Jilotdiel ; le Jitodiel le Narkomzdrav ; le Narkomzdrav, le Glavstroumprom ; le Glavstroumprom, le Narkompros ; le Narkompros, le Proletkout, etc...
Les éditions Agone s’affichent désormais sur FaceBook et la révolution conservatrice du marketing, ça dépote !
Les célèbres hommes-sandwichs Zinn et Chomsky faisant la démonstration d’un Kindle dans Retour vers la Guerre du Vietnam 3.
Ne plus s’adresser à un lecteur mais à un client neuneu, transformer les concepts en slogans et les luttes en fashion attitude... en attendant de fourguer du fitness pour de la sociologie et autres produits kitschissimes, demandez le programme du virage marketing qui déterminera à terme inévitablement le contenu des livres (on s’attend bien sûr à ce que l’ancien éditeur de PLPL nie mordicus le lien entre contenus et stratégie commerciale !)
Nous proposons ci-dessous quelques améliorations "avec une exigence toute radicale" (1) et sans obligation d’achat.
Acte IV, Scène 3
Séminaires de directeurs de collection à Marseille.
Jacques Vialle : — Messieurs ! Cet homme est le cas le plus singulier qu’il m’ait été donné de rencontrer à ce jour. Une bonne fortune me l’a amené tout droit de l’exil préventif. Étant donné qu’il n’y aura jamais assez d’années de bannissement pour la peine à laquelle cet homme doit s’attendre en raison de ses crimes, il a fallu bon an mal an en appeler à la philo-biologie. Afin que vous puissiez apprécier pleinement l’irresponsabilité de notre patient, je vous ferai seulement remarquer, messieurs, que cet homme a déclaré coram publico que la situation intellectuelle des éditions Agone serait mauvaise ! (Remous.) Mieux encore — cet homme affirme l’inutilité de l’édition électronique à outrance, voire même de l’édition électronique en soi — j’ai en effet tout de suite pu me persuader qu’il rejetait cette technologie en tant que telle, et ce non seulement parce qu’il la tiendrait pour inutile mais aussi pour carrément orwellienne ! (Clameurs.)
Le Porte-Urinoirs Marcel-Noël Bourdieu
Les Frégates Lance-entonnoirs Karl Kraus et Guy Hocquenghem
Le Sous-Malin Boris Souvarine
Le Bas Conseil des Femmes et des Hommes Pipi
Agone Canal Historique
Le Musée de l’Europe et de l’Afrique
Les éditions du Clignotant
Vous invitent
à l’audience en référé par devant M. Le Président du TGI de Marseille
Lundi 25 novembre 2013 à partir de 14h au Palais de Justice de Marseille
Bendy Glu y commentera notamment le manuscrit inédit de Lewis Carrol :
"Les Editions Agone de l’autre côté du miroir" (à paraitre aux Editions du Clignotant).
Lire les bonnes feuilles
Baï Ganio nie la culture en se préoccupant exclusivement de son propre bien-être (son égoïsme extrême est d’ailleurs une source constante d’ennuis.) Chez lui – c’est son trait le plus caractéristique – l’éthique du don fait totalement défaut. Donner, sacrifier, partager : tout cela n’est bon que pour les imbéciles. Lui fait mieux : il instrumentalise ces notions pour mieux profiter de la générosité des autres.
fr Pastiches, canulars Kraussiens & exercices ?